Il est un pays que j’affectionne, une langue que je ne comprends pas mais qui chante à mes oreilles et à chaque fois que quelqu’un partage cette affection avec moi, j’en suis émue.
Le Portugal…
L’envie de préparer des pasteis de nata m’a prise en me remémorant une journée de travail qui aurait pu être banale. Il y a quelques années, derrière la caisse du magasin où j’effectuais un petit extra auprès de collègues fort agréables et gourmands, il est arrivé de jolis moments.
Le monsieur dont je venais d’encaisser les achats me donne son nom de famille que j’entre dans le fichier client pour créditer son compte de ses points de fidélité. Je vois son prénom et ne peux retenir une exclamation.
Joao ?! Vous êtes portugais ?
Oui. Vous aussi ? Ou bien êtes-vous mariée à un portugais ?
Non, mais je rêverais de me marier à Antonio Zambujo !
Qui est ce Zambujo ?
C’est un chanteur de fado, doté d’un charme fou (à qui j’ai fait la bise aux Nuits de Fourvière il y a quelques années et servi un verre de rouge lors d’une rencontre dans la boutique d’un ami, mais je me garde de raconter ça à ce client, midinette je suis, mais je n’assume pas devant tout le monde !).
Ah, vous aimez le fado ?
Oui, Amalia me bouleverse, mais je suis moins fan d’Ana Moura. Et j’aime Lisbonne, sa lumière, c’est la ville de mes rêves… Et Fernando Pessoa… une amie libraire allemande me l’a fait découvrir… Et j’ai rencontré des gens extraordinaires dans l’Alentejo. Et l’odeur de la pasteleria de Belem…
Vous avez dû être portugaise dans une autre vie ! J’en suis sûr !
Et là, le gentil monsieur conclue en portugais d’une phrase qui me traverse comme le souffle du printemps et que je n’ai hélas pas comprise. Je n’ai été capable que de la dévorer des oreilles et de lui faire mon plus sincère sourire en espérant qu’il revienne bientôt.
Voilà comment ma parenthèse portugaise du jour s’est ouverte, par un souvenir lointain réveillé en passant un CD du charmant Antonio, et je la prolonge par une recette qui j’espère vous plongera dans le Portugal que j’aime. J’ai dégusté mes premiers pasteis de nata à Lisbonne, les deuxièmes aussi quelques années plus tard, les troisièmes également, les quatrièmes à Lyon au marché du quai Saint-Antoine et les cinquièmes sur mon canapé après avoir profité de leur bonne odeur tout au long de la cuisson…
De nombreux gourmands, dont un certain Bernard, se sont activés à chercher la bonne recette, aussi, je me suis permis de lui emprunter, en diminuant et en remplaçant un peu de sucre blanc par du muscovado et en faisant une pâte feuilletée au beurre parce que je n’ai pas trouvé son ingrédient miracle et que je suis quand même réticente à utiliser ce genre de choses. Je n’ai pas les vrais moules adéquats, mais le goût était là…
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