Le printemps pointe timidement son nez et l’été arrivera vite. Les prochaines vacances à l’horizon appellent les envies de voyages et me rappellent les souvenirs de l’été dernier au cours duquel j’avais fait une belle balade gastronomique avec deux loups de mer admirablement complémentaires.
Retour sur ce beau souvenir…
Au téléphone, le chef m’avait donné rendez-vous sur la plage en face de l’école de voile. Je ne pourrais pas le louper, il serait probablement le seul sur le sable à porter une tenue de cuisinier et un grand panier.
D’un naturel ponctuel la plupart du temps, l’impatience me pousse parfois à arriver indécemment en avance et les projets de ce jour-là étaient des circonstances aggravantes à cette tendance. C’est ainsi que j’ai débuté ma journée par une longue balade sur la plage abandonnée en attendant le chef, son grand panier et les autres convives.
Un peu en avance aussi mais pas autant que moi, sont arrivés 5 autres personnes, puis Emmanuel avec non seulement son grand panier, mais aussi deux sacs pleins à craquer émettant des cliquetis de vaisselles. A peine quelques minutes plus tard débarquait sur la plage Jérôme, venu nous chercher en zodiac pour rejoindre le voilier Ausquémé.
A peine montés à bord, on hisse la grand voile. Les premières vagues nous rafraîchissent et me font espérer ne pas être sujette au mal de mer (il était temps de s’en inquiéter ! )… Mon estomac vide s’agite, ça pourrait tout gâcher, mais la mer se calme et le chef se met en mouvement. Absorbée par ses préparatifs, je fais diversion au potentiel mal de mer pour laisser place à la curiosité et à l’instant.
Pendant qu’Emmanuel s’affaire dans sa cuisine à ciel ouvert, Jérôme nous parle navigation, marins, voiliers, nous raconte l’histoire d’Ausquémé. On sent l’homme passionné, sérieux et désireux de partager tout ça avec les novices du jour. Pendant ce temps, avant même que l’on s’en aperçoive, une première assiette nous est tendue. Des tomates cerises mondées, marinées avec les épices qui vont bien et qui viennent de chez Olivier Roellinger, who else 😉 Puis une belle assiette de daurade poire et chou rouge, une soupe d’étrille, des achards de légumes, des rillettes de maquereaux, de l’araignée de mer à l’huile de cumbava…
Entre deux plats, Jérôme confie la barre quelques instants à qui le souhaite. On empanne quand il faut, ou l’on boit un coup, c’est selon…
Un petit détour pour aller relever un casier et nous connaissons la suite du menu… Ce midi, il y aura du homard !
Evidemment, la saison et la région s’y prêtent et moi qui n’aimais pas les huîtres, je retire ce que j’ai dit !
Manger un Phô, pied nu sur le pont d’un bateau d’intérêt patrimonial n’arrive pas tout les jours !
C’est bientôt l’heure du homard au grué de cacao et piment… Jérôme a attisé les braises tout en barrant.
Pour finir, une note sucrée, une crème brûlée kawa, une salade de fruits rouges au parfum défendu avec de suaves notes d’anis, un macaron au curry corsaire et pour terminer, un rhum arrangé avec brio et modération.
Cette demie journée en mer aura été une très belle expérience, succession de délices, de beaux échanges et de paysages incroyables. J’ai passé un moment ressourçant, gourmand, inspirant et vivifiant. Je vous recommande vivement les balades gastronomiques d’Emmanuel et Jérôme. Vous trouverez toutes les informations sur ces balades et sur l’école de cuisine où officie Emmanuel sur le site de la Cuisine Corsaire.
Bon vent !
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